« L’arc-en-ciel n’apparaît seulement qu’après la pluie »
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« Aujourd’hui j’aimerais vous partager quelques lettres de jeunes collégiens du bout du monde, en l’occurrence des hautes montagnes de l’Himalaya, qui ont écrit récemment à leurs parrains, ceux qui soutiennent financièrement leur famille pour les envoyer à l’école. Ils leurs écrivent leurs peines et leurs difficultés à l’occasion de la rentrée scolaire.
Ce qui m’a frappé d’abord dans ces lettres, c’est le ton. Même si elles ont été traduites, ces enfants qui vivent parmi les plus pauvres, dans des villages de paysans et d’éleveurs, dans un pays qui a encore recourt à la force et à l’intimidation vis-à-vis des ethnies qu’il domine, ces enfants disais-je, sont joyeux. Leurs mots ne sont pas plaintifs. Au contraire, ils sonnent comme une douce musique entraînante. Voyez plutôt : « J’ai enfin expérimenté les difficultés de la 3ème, nous écrit l’un d’entre eux. Afin de nous préparer à l’examen de l’éducation physique, nous devons subir un entrainement d’enfer. Heureusement, après chaque séance, nous avons droit à un œuf et une bouteille de lait. Le brevet de collège arrive bientôt. Je dois me lever très tôt chaque matin. La compétition au sein de mon collège est très violente.
Je ne veux pas décevoir ma famille, mes amis, et vous qui m’avez fait confiance. Je dois faire de mon mieux, je dois m’avancer, je dois m’envoler. Je fais souvent un monologue « puis-je m’arrêter ? – non je ne peux pas ». J’ai un rêve : pour le réaliser, il ne faut pas que je m’arrête. Le destin m’amène jusqu’ici, mais je ne veux pas subir mon destin. Je ne veux pas passer ma vie dans les montagnes. Je veux sortir de cette région pour découvrir le monde extérieur. »
Et ce n’est pas le seul ! Mais ce qui est vraiment incroyable ce n’est pas seulement ces mots, c’est la philosophie qui se cache derrière. Une philosophie simple, frappée au coin du bon sens. Une envie de vivre, une joie de l’instant, une espérance motrice qui ne repose sur aucun confort matériel ou satisfaction de soi mais plutôt sur une volonté accessible à tous.
« La réussite de la vie humaine est encore loin devant, écrit un autre. Je ne sais pas combien de pas je dois encore faire pour atteindre mon objectif. Peut-être qu’au début, je vais échouer, mais je ne vais pas abandonner, je vais persister jusqu’à réussir. Même si sur le chemin, il y a tant d’obstacles et de difficultés, il suffit de faire de son mieux pour créer ses propres miracles. Il suffit de se cultiver pour que sa gloire apparaisse. Sachons que l’arc-en-ciel n’apparaît seulement qu’après la pluie. »
Je ne sais pas vous mais moi, je me suis senti bien ignorant face à une telle sagesse enfantine. »