Construction d’un centre de formation professionnelle pour les jeunes birmans de Phuket, en Thaïlande
Projet financé
Voir tous les projetsPrésentation du projet
Le contexte
Depuis 2010, le Good Shepherd Center vient en aide aux enfants des migrants birmans de Phuket. Ne pouvant pas aller à l’école thaïlandaise traditionnelle, et leurs parents travaillant pour la plupart dans une usine de séchage de poissons pour un maigre salaire, les enfants birmans restaient seuls dans leur bidonville, entre violence, drogue, alcoolisme et insécurité. Sister Lakana a donc créé ce centre afin d’accueillir ces jeunes et qu’ils soient scolarisés.
Par la suite, un centre de formation professionnelle a vu le jour. L’objectif était de continuer à aider les jeunes ayant terminé l’école Good Shepherd, âgés de 12 à 18 ans. N’étant pas en mesure de poursuivre dans le système scolaire, mais n’ayany pas non plus de qualifications pour trouver un travail décent, leur avenir était très incertain. C’est ainsi que chaque année, plus de 60 jeunes suivent des formations pratiques de cuisine, de fabrication de savons et produits naturels, de travaux manuels, de couture, et de coiffure, dans un bâtiment appelé la « Blue House ».
Ce centre de formation professionnelle s’auto-finance, grâce aux revenus générés par ses propres productions ! Les gâteaux préparés lors des formations de pâtisserie sont vendus à l’école, les savons et produits d’entretien sont commandés par des hôtels, et l’argent est réutilisé pour financer le matériel et les matières premières.
En 2010, le Good Shepherd Center a construit une pièce supplémentaire en annexe, accolée à la Blue House. Cette pièce a servi de centre de formation à la coiffure, qui est une compétence utile dans la vie courante, et ajoute aux perspectives d’emploi des élèves.
La problématique à résoudre
Lorsque le salon de coiffure a été construit, les fondations posées l’ont été de manière peu fiable. En effet, une accumulation résiduelle de dégâts des eaux pouvait être observée entre les anciennes et les nouvelles fondations. Cela a malheureusement abouti à l’effondrement soudain du salon de coiffure en 2020, lors d’un gros orage. De nombreuses parties du toit se sont écroulées. Des fissures se sont formées tout le long du bâtiment.
Depuis, les cours de formation en coiffure ont dû être annulés et n’ont toujours pas repris. En effet, sans local de pratique, les jeunes ne peuvent pas poursuivre leur formation professionnelle. Le préjudice n’est donc pas uniquement matériel : il pénalise très fortement la jeune main d’œuvre en cours de professionnalisation.
La réponse apportée
Aujourd’hui, Sister Lakana souhaiterait reconstruire cette annexe, afin de proposer à nouveau une plus grande diversité de formations, pour que les jeunes puissent développer davantage de compétences qui leur permettront de trouver un travail stable.
Pour ce projet, Sister Lakana, soutenue par Enfants du Mékong, s’assurera que les fondations de la nouvelle structure soient solides. Cela dans le but que ne se reproduise pas le triste effondrement ayant eu lieu par le passé.
Il est envisagé de construire un bâtiment composé de deux pièces fermées de 12,25m2 chacune, ainsi que d’un espace extérieur couvert. Les deux pièces comporteront une fenêtre ; il y aura une porte donnant sur l’extérieur, ainsi qu’une porte reliant l’actuelle structure de la Blue House à ce nouveau bâtiment.
1. La première pièce (en vert sur le schéma ci-dessus) sera consacrée à la reprise des formations en coiffure. Les formations de coiffure dureront trois mois, et regrouperont environ une dizaine d’étudiants. Après près de 150h de formation, les élèves reçoivent un certificat d’aptitude, ainsi qu’une mallette de coiffure contenant accessoires et matériel de base nécessaire pour exercer. Une coupe effectuée leur permettra de gagner entre 50 et 100 bahts. Outre l’apport d’un revenu, le bénéfice de la formation de ces jeunes s’étale aussi plus largement sur la communauté birmane. En effet, peu d’entre eux vont se faire coiffer dans un salon de coiffure traditionnel. Cela leur permet de relancer peu à peu les activités au sein de la communauté.
2. La seconde pièce (en rouge sur le schéma ci-dessus) sera consacrée à la mise en place, sur l’impulsion de Sister Lakana et de professeurs, d’une nouvelle formation professionnelle : une formation à la gestion d’un petit commerce de proximité. Cette formation prendra forme de manière très concrète puisqu’elle consistera en l’ouverture d’un Café, qui sera tenu par les jeunes en formation! Une réelle immersion dans le monde professionnel, afin d’apprendre directement sur le terrain, par l’action. Cela leur permettra de gagner rapidement en expérience et en assurance, afin d’accroître nettement leur employabilité. En effet, Phuket étant une ville très touristique, de nombreux emplois sont liés à la restauration et au service. C’est donc une réelle opportunité pour les jeunes d’apprendre à gérer un petit commerce, et de développer de nombreuses compétences : cuisine, préparation de boissons/cafés, arts de la table, service, nettoyage, accueil clients, techniques de vente, marketing, publicité, décoration, communication, gestion commerciale et logistique, comptabilité, management…
Un roulement sera organisé entre les jeunes pour la tenue du Café. Les revenus générés par l’activité serviront à payer les matières premières et d’assumer les coûts structurels de la Blue House. Si des profits sont générés, une partie de l’argent sera équitablement reversée aux étudiants ayant travaillé au Café. Cela afin de les rétribuer de leur travail, et de les responsabiliser, en les mettant en situation d’autonomie.
3. Un extérieur couvert (en jaune sur le schéma ci-dessus) permettra d’avoir plus d’espace pour l’activité du Café, et donc d’offrir un cadre agréable aux clients Le centre Good Shepherd a reçu du mobilier (tables, chaises, sofas, …) donné par un hôtel de Phuket, ce mobilier pourra être utilisé pour aménager le Café.
La Responsable Locale
Sister Lakana est une religieuse thaïe, de la congrégation des Good Shepherd Sisters. Elle a été envoyée à Phuket il y a environ 15 ans. Elle a passé ces 15 dernières années à rencontrer les familles birmanes de Phuket, à établir et construire le centre scolaire pour les enfants, à superviser de nombreux projets et à créer une communauté sûre et attentionnée pour les familles de migrants. Depuis plus de 10 ans, c’est une partenaire précieuse et de confiance pour Enfants du Mékong.