Construction d’une bibliothèque pour les jeunes réfugiés birmans et karens, en Thaïlande

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Présentation du projet

L’école de Hsa Tu Gaw fait partie des 70 «migrant learning centres» de la région de Mae Sot : des centaines d’enfants originaires de Birmanie (notamment de l’Etat Karen, où le système scolaire secondaire est peu développé) traversent chaque année la frontière pour venir étudier dans l’un de ces établissements. L’école accueille cette année 300 élèves, la moitié étant des enfants birmans, l’autre moitié issue de l’ethnie karen.

Les écoles de migrants sont reconnues par le gouvernement thaï, mais ne sont pas soutenues financièrement. Les équipes d’enseignement doivent donc chercher des fonds par eux-mêmes.

Le projet consiste en la construction d’une bibliothèque, afin de permettre aux jeunes d’avoir accès à un lieu de lecture lors des pauses et une fois la journée de cours terminée. La responsable locale du programme de parrainage tient à encourager les jeunes à lire, sans contrainte, et à limiter le temps qu’ils passent sur les téléphones portables.

Contexte et besoin

A Hsa Tu Gaw, petite école de campagne, ce sont 300 jeunes élèves qui se pressent chaque jour au portail d’entrée. La particularité de ces enfants de classes de primaire est qu’ils n’ont pas la nationalité thaïe. Pour la plupart même, ils n’ont pas de nationalité du tout, parfois juste un certificat naissance écrit en birman ou en thaï. Ils parlent birman, karen sgaw, karen paw ou encore hmong, et vivent en Thaïlande depuis leur naissance.

Hsa Tu Gaw est une des nombreuses écoles de migrants de la région de Mae Sot. Ouverte depuis plus d’une dizaine d’années, l’école accueillait à ses débuts une centaine d’élèves. Les chiffres ont augmenté de manière exponentielle avec la crise sanitaire du Covid-19 et la guerre civile ayant cours en Birmanie.

Les jeunes fuient parfois leur pays d’eux-mêmes, ou sont envoyés par leur parents, qui souhaitent les protéger des combats et leur permettre d’aller à l’école. En Birmanie, les enfants issus de minorités ethniques sont particulièrement en insécurité, entre les bombes ou les raids de soldats (karens ou birmans), lors desquels ces-derniers embarquent parfois de jeunes garçons dans leur rang.

Face à cette situation, l’école a vu ses effectifs exploser, et les espaces auparavant dédiés à la lecture se sont transformés en salles de classe. Même le réfectoire a été est devenu une salle de classe pour les plus grands: les élèves déjeunent désormais sur leur bureau.


La directrice, très attachée aux livres, a tenté de les mettre à disposition de tous lors des pauses à différents endroits, mais la météo humide de la zone a finalement contrecarré cette initiative. Elle s’est alors tournée vers Enfants du Mékong afin d’être accompagnée et soutenue pour la construction d’une bibliothèque, afin que cet espace de lecture qui lui est si cher devienne un endroit incontournable de l’école.

Les bénéficiaires du projet

 

 

Les bénéficiaires, seront les filleuls du EDM qui étudient à Hsa Tu Gaw, soit 20 enfants, mais aussi et plus largement les 300 élèves de Hsa Tu Gaw.

L’école de Hsa Tu Gaw va de la classe KG à la classe G7, soit de la moyenne section à la 5ème. Les enfants qui fréquentent l’établissement sont âgés de 4 à 18 ans. Selon leurs situations sociales, familiales et géographiques, certains jeunes n’ont accès que très tard à l’éducation, et ne commencent l’école qu’à 8 ou 10 ans.

Les jeunes parlent tous Karen Sgaw, à quelques exceptions près. Ils parlent et apprennent le birman comme seconde langue. L’anglais est aussi très présent dans ces écoles de migrants, avec l’optique de les amener au GED (General Exam Diploma), reconnu par les universités internationales. Enfin, ils étudient aussi le thaï, langue complètement nouvelle et inconnue pour la plupart, avec des règles et un alphabet bien diffèrent du birman, mais parlée par leur pays d’accueil, dans lequel ils vivront peut-être toute leur vie.

Très peu d’entre eux ont des papiers : ce sont leurs uniformes et leurs cartes scolaires qui les protègent des policiers thaïs et de la déportation.

La solution proposée

Face au manque d’espace disponible pour donner accès aux enfants à un lieu agréable et adapté à la lecture, le projet de construction d’une bibliothèque a germé. En rattachant deux bâtiments déjà existants l’un à l’autre, une nouvelle pièce pourrait être créée, entraînant des travaux et des coûts limités. Un tel projet permettrait aux jeunes d’avoir accès à un lieu insonorisé et confortable pour lire lors des pauses et après les journées de cours.

Pourquoi cet emplacement ?

  • La première raison est la place disponible est limitée. Cette école de migrants, bien qu’étant tolérée par le gouvernement thaï, a été construite sur un terrain privé, qui n’offre pas d’extension possible.
  • La deuxième raison est que depuis début 2023, le gouvernement local base le calcul du montant des taxes à payer non plus sur le nombre d’adresses reliées à un nom comme jusqu’alors, mais sur le nombre de bâtiments présents sur chaque terrain des dites adresses. En ce sens, la construction d’une bibliothèque serait bénéfique pour l’établissement, car cela permettrait de faire passer l’école de 4 à 3 bâtiments. Cela réduirait donc le montant des taxes à payer: le montant économisé pourrait permettre d’augmenter le budget alloué à l’enseignement et à l’achat des livres par exemple.

Hei Thoo

La responsable du programme EDM

 

Hei Thoo, responsable locale du programme 023-187 et fondatrice de la Sympathie Baoding House, foyer d’accueil de jeunes migrants, est aussi la directrice de l’école Hsa Thoo Gaw. D’ethnie Karen, elle a 40 ans et travaille avec son mari Wiwat.

C’est une femme dévouée et très impliquée. Elle gère le foyer et l’école de façon remarquable, exigeante mais toujours disponible pour les enfants. Son souhait : que chaque jeune réussisse sa vie, et que, si certains souhaitent retourner en Birmanie, ils soient en mesure d’apporter au peuple karen leur aide en tant que médecins, infirmières, professeurs, journalistes, ou encore informaticiens, mais pas en tant que soldat.

 

 

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Violaine Janssen
Violaine Janssen Relation donateurs et bienfaiteurs, responsable projets Contact