Classes informelles pour les écoliers et collégiens de Tachileik, en Birmanie

Pallier au système scolaire birman, grandement fragilisé depuis 2 ans.

L’objectif de ce projet est de soutenir des classes informelles et alternatives, en marge de l’école publique, pour pallier le système scolaire gouvernemental à l’arrêt depuis le coup d’état militaire du 1er février 2021 et la grève des professeurs qui s’en est suivie.

Depuis cette date, en effet, les professeurs font grève et les jeunes refusent de se rendre à l’école du système militaire, en signe d’opposition à la junte. Cette grève des élèves a pris la suite des restrictions sanitaires liées à la Covid pendant l’année 2020 ; ainsi en février 2022 cela fera presque 2 ans que les jeunes n’ont pas été en cours.

Pour répondre au décrochage scolaire, au désœuvrement des jeunes et éviter qu’ils soient confrontés à divers fléaux (mariage précoce, trafic humain, travail illégal ou recrutement des armées), de nombreux acteurs locaux mettent en place des classes informelles avec des professeurs volontaires pour les jeunes.

Au total 230 enfants et adolescents venant de 10 villages autour de Tachileik bénéficieront de ce projet pour la période s’étendant de janvier à mai 2022. L’objectif est que les jeunes continuent à suivre des cours fondamentaux (birman, anglais, mathématiques…) et soient prêts à reprendre l’école si le système scolaire se remet en place.

Des enseignements académiques et humains

Le projet est de soutenir la mise en place de ces classes informelles pour les enfants birmans de 10 villages des alentours de Tachileik. Les professeurs, 10 volontaires détenteurs d’un niveau baccalauréat au moins, vont donner des cours le matin, 5 jours par semaine, dans 7 villages (regroupement dans un même lieu des enfants de certains villages). Ils enseigneront les matières académiques (langue birmane, anglais, mathématiques).

Par ailleurs, dans ce contexte particulier de guerre civile et de vulnérabilité de la population, des enseignements complémentaires sont prévus sur les valeurs de l’éducation, l’éducation à la paix…  Le but est également de faire vivre aux jeunes quelque chose de positif, dans un contexte anxiogène : jeux, activités artistiques, musique, font aussi pleinement partie du programme !

Enfin, l’intention de la responsable n’est pas seulement d’aider les enfants à accéder aux cours fondamentaux, mais de les aider à apprendre par le biais d’activités visant à renforcer leurs compétences sociales et leur développement émotionnel afin qu’ils puissent être autonomes et avoir confiance en eux.

Ce projet vise à soutenir financièrement cette initiative locale, pour aider très concrètement à offrir une indemnité mensuelle aux professeurs, le transport d’encadrement et des enseignants, ainsi que du matériel pédagogique pour les enfants (cahiers, livres, stylos).

La responsable locale

Sœur Benedetta est la responsable qui a fait appel à nous pour le soutien de ce projet. Responsable d’un foyer de jeunes filles, elle est très attachée à l’éducation des enfants de son pays et travaille avec Enfants du Mékong depuis de nombreuses années. C’est une personne très dynamique, habituée à gérer des projets d’envergure, car elle a notamment fait construire plusieurs écoles. Elle saura donc parfaitement superviser ce projet et nous lui faisons totalement confiance, tant sur l’organisation de ces classes informelles, que sur le contenu des cours.

 

Violaine Janssen
Violaine Janssen Relation donateurs et bienfaiteurs, responsable projets Contact