Aide d’urgence pour l’école d’U Moo Tha, en Birmanie

Progression : 51%

Collecté : 9 132,11 € sur 17 851,76 €

Présentation du projet

Le contexte

L’école de U Moo Tha a été fondée en 2019 par Di Thoo, le directeur et responsable du programme de parrainage Enfants du Mékong. Elle se trouve en Birmanie, au milieu de la jungle, à 2km du petit village d’U Moo Ta. L’école est située le long de la rivière Moeï, qui fait office de frontière avec la Thaïlande.

C’est de ses mains et avec un peu d’aide, que le directeur a construit entièrement les salles de classe, les dortoirs et les autres bâtiments de l’école. Cette-dernière accueillait, les deux premières années, une petite cinquantaine de jeunes, la moitié comme internes, et les autres venant des quelques villages alentour.

L’école d’U Moo Tha est une école privée, qui accueille aujourd’hui 200 élèves, dont 147 internes. Certains viennent de loin pour fuir les combats, et continuer une vie d’enfant normale. Il y a notamment une proportion importante de garçons, dont les parents craignent qu’ils soient enrôlés par l’armée comme enfants soldats. Elle offre une échappatoire aux jeunes, grâce à l’engagement incroyable d’une douzaine de professeurs, et au soutien d’ONG étrangères.

Pour ce nouveau trimestre de l’année scolaire 2022-2023 –qui a débuté en octobre 2022-, le budget ordinaire de l’école ne suffit plus à couvrir les besoins des nouveaux arrivants, l’école ayant quadruplé sa capacité d’accueil depuis le coup d’Etat en Birmanie.

Cette aide servira majoritairement à payer les frais alimentaires du Centre, ainsi que les frais d’hygiène, les fournitures scolaires et l’indemnité des professeurs (qui est de 2 à 4 fois inférieure à celle de leurs homologues des écoles de montagnes thaïlandaises).

 

 

Les bénéficiaires

Les bénéficiaires sont les 200 enfants du Centre d’U Moo Tha. Ces jeunes birmans font partie de l’ethnie karen, une minorité ethnique habitant au sud-est du pays et persécutée de longue date, comme beaucoup d’autres ethnies, par la junte birmane.

Ils viennent de petits villages de montagnes encore en marge du développement, où l’agriculture vivrière est la principale ressource. Leurs parents sont le plus souvent riziculteurs et cultivent le riz rouge qui pousse à flanc de montagne, les reliefs rendant impossible la culture en terrasse.

Si une vingtaine d’entre eux viennent de villages aux alentours de l’école, les autres viennent d’endroits plus éloignés, parfois à plusieurs jours de marche, dans des zones de conflits. Beaucoup sont des jeunes garçons entre 12 et 18 ans. Leur jeune âge et leur vulnérabilité en font les cibles principales des recruteurs de l’armée qui risquent de les enrôler comme enfants soldats. C’est pourquoi leurs parents cherchent à les éloigner au maximum des zones militarisées.

Les élèves étudient de la maternelle au grade 9 (équivalent de la classe de 3ème, au collège, en France), et sont répartis dans une dizaine de classes, avec 12 professeurs qui leur font cours et les encadrent au quotidien.
Chaque jeune a des temps de service, c’est le lot de la vie en communauté, chacun est acteur et contribue à la vie du centre. Lors des moments de temps libre, les terrains de sport sont les plus prisés : le football, le volley et la takrot –sorte de badminton avec les pieds– sont autant d’occasion de rire et de partage !

 

 

Les nouveaux besoins

 

La situation est en constante évolution depuis quelques années. A la suite du coup d’Etat, les combats ont repris avec intensité dans la région de l’Etat karen. Heureusement, l’école d’U Moo Ta se trouvait en lieu sûr, au milieu de la jungle, et jusqu’ici plutôt éloignée des conflits. C’est pourquoi de nombreux parents ont décidé d’y envoyer leurs enfants pour qu’ils soient à l’abri : de 40 élèves en 2021, l’école en accueille maintenant 200, presque tous internes.

 

Il a fallu trouver de quoi nourrir, loger et donner un enseignement à tous ces enfants déplacés. Il y a donc maintenant 16 professeurs à l’école de U Moo Ta. Tous sont de l’ethnie karen, mais viennent des montagnes du côté thaïlandais. Ils donnent des cours, logent à l’école, et s’occupent tous les jours des enfants. De nouveaux bâtiments nécessaires ont pu être construits grâce à un précédent projet avec Enfants du Mékong, et des donateurs italiens ont permis dans un premier temps de subvenir aux besoins alimentaires du Centre.

 

L’augmentation du nombre d’enfants dans l’école nécessite aujourd’hui une nouvelle aide pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Ces dernières années, le coût des aliments a nettement augmenté, ce qui ajoute une difficulté au corps enseignant pour nourrir tous ces enfants. « Pour les œufs, le prix a plus de doublé depuis l’année dernière », nous dit Di Thoo.

Pour permettre aux jeunes de continuer à étudier, et à l’école de les accueillir, ce projet a pour but de verser une aide finançant l’alimentation du Centre.

Le coût des frais alimentaires est de 7 baths par jeune et par repas (soit 0,50 € environ). Au total, cela représente environ 3 115€ par mois.

En attendant la mise en place de parrainages supplémentaires, ce prolongement d’aide pour l’école est donc prévu pour une durée de 6 mois.

Di Thoo, le responsable local

Di Thoo est un Karen à l’histoire aussi incroyable que le projet qu’il est en train de mener. Originaire de Birmanie et ayant grandi en Thaïlande, il a fait le tour du monde sur des bateaux de croisière après une formation de serveur à Bangkok. A son retour dans ses montagnes natales, il décide de s’engager pour l’éducation. Il a travaillé pour une école en Birmanie, à Mu Aye Pu, également le long de la frontière thaïlandaise, mais la proximité d’une base militaire birmane y rendait la vie difficile. Il a alors décidé de la quitter avec quelques autres professeurs, pour fonder une nouvelle école où accueillir tous ces enfants. Di Thoo a ensuite acheté un terrain vague le long de la rivière Moeï et y a construit l’école d’U Moo Tha.

Depuis le coup d’Etat et l’intensification des conflits, il met toute son énergie et ses compétences pour mettre à l’abri le plus d’enfants possible, bravant les difficultés et les risques que cela représente pour lui.

Di Thoo traverse tous les mois la frontière en pirogue pour approvisionner l’école en nourriture et autres produits nécessaires (hygiène, couvertures). Malgré les quelques mètres de large qui sépare les deux pays par la rivière, il n’est pourtant pas toujours facile de transiter d’un pays à l’autre, à cause de la présence militaire des Thaïlandais surveillant la frontière. Sa double nationalité lui permet par chance de circuler sans crainte en Thaïlande.

Merci pour votre soutien à ces jeunes, qui leur permettra d’avoir accès à l’éducation, dans un environnement sûr et propice à leur développement, malgré la situation précaire du pays ces-dernières années !

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Violaine Janssen
Violaine Janssen Relation donateurs et bienfaiteurs, responsable projets vjanssen@enfantsdumekong.com Contact