L’ethnie Dao au Vietnam

Les Dao (aussi appelés Yao, Dong, Trai, Diu Mien ou Kim Mien) rassemblent plusieurs groupes ethniques : Dao Lo Giang, Dao Rouges, Dao aux Sapèques, etc… Ils sont originaires de Chine et des provinces de Fukien, Guangdong et Guangxi. Leur migration s’étale du XIIIème siècle au XXe siècle. Ils sont aujourd’hui environ 1 000 000  au Vietnam et peuplent principalement le nord du Vietnam : Ha Giang, Cao Bang, Lao Cai, Yen Bai, Lai Chau, Tuyen Quang, Phu Tho, Vinh Phuc et Hoa Binh.

Ils parlent une langue spécifique, le hmong-dao. Ils parlent également vietnamiens et sont relativement bien intégrés à la société vietnamienne, même s’ils pratiquent de préférence leur langue dans la vie domestique et communautaire. Il existe aussi une autre langue, le sino-dao qui est réservée aux maitres de rituels : son écriture, sa pratique et sa maitrise sont indissociables de la transmission des savoirs chez les Dao.

La diversité de leurs sous-groupes reflète également la diversité de leurs costumes traditionnels. Bien souvent, le costume est un moyen de différenciation avec les autres et les pairs (ils se différencient entre Dao mais également vis-à-vis des non Dao).

Ils vivent de l’agriculture et font pousser riz (suivant les localités ils pratiquent la riziculture inondée ou en pluriculture sur brûlis), maïs, millet, manioc, seigle. Ils habitent des maisons sur pilotis ou de plain-pied selon les conditions du terrain. Chaque maison a une pièce réservée au garde-manger et à l’autel des ancêtres. Aussi, la pêche, la chasse, l’élevage et la pisciculture sont communs. Ils élèvent des canards, chevaux, cochons, poules, pigeons, chèvres et mettent un point d’honneur à transmettre leurs savoirs d’une génération à l’autre. L’artisanat est également développé, la broderie (les couleurs et le travail de leurs costumes) et la sculpture sur bambou. Souvent, l’artisanat est l’apanage de quelques familles de sculpteurs, tisserands, papetiers (ils ont mis au point une technique de fabrication d’un papier très résistant au temps, donc souvent utilisé pour les arbres généalogiques ainsi que les livres de cultes ou administratifs).

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Le mariage

Le mariage suit des étapes précises. Tout d’abord, l’homme et la femme doivent avoir des dates de naissances compatibles. Si c’est le cas, alors l’homme va aller vivre dans la famille de sa future fiancée et y travailler quelques temps sans pouvoir lui parler. Une fois ce laps de temps terminé, 2 mois plus tard il y retourne et peut désormais parler à sa fiancée et dormir avec elle. Après ce second séjour, l’homme rentre dans sa famille et prépare les festivités et la cérémonie, si les familles sont d’accords. Ainsi, les Daos sont monogames et la définition du foyer est patrilocale (le couple vit dans la famille de l’homme). De plus, il y a une préférence pour le mariage endogame (entre Dao) afin de préserver les lignages, traditions, coutumes et leur langue commune.

Spiritualité

La vie religieuse et spirituelle des Dao s’imbibe de plusieurs religions. Le taoïsme, qui rythme l’année et les fêtes, cette croyance reprend plusieurs traditions d’origine chinoise. A ce taoïsme, se rajoute le culte des ancêtres de sa maisonnée ainsi que de Ban Vuong, héros légendaire et ancêtre commun des Dao garantissant santé et prospérité sur la famille. Ils vouent aussi un culte à des génies, toute chose aurait une âme représentée par ce génie avec qui il faut s’arranger et négocier pour un climat plus clément ou une meilleure récolte etc.

Rite de passage à l’âge adulte

Ils pratiquent une cérémonie de rite de passage, faisant entrer les jeunes Daos dans la communauté des adultes, qui s’appelle Tu Cai. Chaque garçon entre 10 et 13 ans passera par ce rite qu’il prépare plusieurs mois à l’avance. C’est un moment de réunion des familles et de fête. Les rituels de passages pour le jeune homme sont pratiqués par des maitres afférents à chaque rituel qui se font les détenteurs de ce savoir recréant, à chaque génération, une partie de la société. Il existe un rite de passage équivalent à celui-là pour les jeunes filles de 13 ans où elles s’enduisent les cheveux d’une laque et se coiffent d’un turban. (les femmes Dao ne montrent que peu leurs cheveux).

Les Dao sont confrontés à plusieurs défis. D’une part, une large partie des Dao souffre de la pauvreté rurale et peinent à avoir suffisamment d’argent pour subvenir aux besoins de leurs familles. Ceci s’explique par leurs activités essentiellement agricoles qui ne génèrent que peu de revenus et la volonté des jeunes générations de trouver d’autres emplois que celui de leurs parents. D’autre part, certains tabous alimentaires et interdits pour la femme enceinte ont parfois eu la conséquence de mettre à mal la reproduction de la société Dao. Toutefois, c’est une communauté très soudée et qui a su préserver sa particularité au fil des siècles et des répressions, elle a même eu le droit dans certaines provinces du Nord du Vietnam d’avoir une administration vietnamienne gérée par des Dao.

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