Le riz, au cœur de la culture khmère
Une place centrale dans le quotidien des familles
Dans les familles khmères, un repas sans riz n’est pas considéré comme un véritable repas, mais plutôt comme un en-cas. On mange du riz matin, midi et soir, souvent accompagné de poisson, de légumes, de viande ou d’œufs. Au petit-déjeuner, il est courant de déguster du riz avec du porc grillé ou séché, une façon rapide et nourrissante de commencer la journée.
Cette omniprésence du riz s’accompagne d’un vocabulaire très riche pour le décrire :
• « Srèg » pour le riz poussant dans les champs.
• « Srao » pour le riz encore recouvert de sa bogue.
• « Baï » pour le riz cuit, prêt à être consommé.
• « Pka Srèg » : Fleur de riz, désignant l’épi en floraison.
• « Phka Malis » : Riz parfumé (comme le célèbre riz jasmin cambodgien).
• « Kasey » (កាសី) : Riz en culture, en pleine croissance.
• • « Roung » (រូង) : Riz en gerbe, après la moisson avant d’être battu.
Cette influence se retrouve également dans le langage quotidien. Le verbe « manger » se traduit littéralement par « manger du riz » (niambaï), et une cuisine est souvent désignée comme « la maison du riz cuit ».
La culture du riz : un cycle ancestral
La riziculture suit un cycle précis, rythmé par les saisons et le climat tropical du Cambodge. Dans les campagnes, les rizières sont à la fois une source de nourriture, de revenus et un symbole de stabilité.
- La préparation des champs : La terre est labourée à l’aide de motoculteurs traditionnels appelés cow-yorn ou à la main pour les familles qui ne peuvent pas investir dans des machines. La terre est ensuite nivelée et, parfois, enrichie avec du compost ou des engrais naturels.
- L’ensemencement et la plantation : Deux méthodes principales existent : l’ensemencement direct, où les graines sont dispersées dans l’eau, et la transplantation, où les jeunes pousses préalablement cultivées dans une parcelle spéciale sont replantées à intervalle régulier.
- La croissance du riz : Pendant plusieurs mois, les riziculteurs surveillent les cultures, protègent les jeunes pousses des parasites et désherbent régulièrement. Certains utilisent encore des méthodes naturelles, tandis que d’autres ont recours à des produits chimiques pour améliorer les rendements.
- La récolte et le battage : En fin de saison des pluies (octobre à décembre), le riz est récolté à la main ou à l’aide de moissonneuses, puis battu pour séparer les grains de riz des tiges.
- Le stockage et la transformation : Une fois récolté, le riz peut être stocké avec sa bogue dans des greniers à riz (Chang Kock), où il peut se conserver plusieurs années. Avant consommation, il est décortiqué et parfois polis.
Si le riz est essentiel à la vie quotidienne, sa culture reste un défi pour les familles rurales. De nombreux agriculteurs font face à des difficultés croissantes :
- Le coût de la production : Entre l’achat des semences, le matériel agricole, les engrais et l’eau, cultiver le riz peut représenter un investissement financier lourd.
- Les changements climatiques : L’irrégularité des moussons et l’augmentation des températures impactent les rendements agricoles.
- La déforestation : Pour agrandir leurs surfaces cultivables, certaines familles pratiquent la déforestation et les brûlis, menaçant ainsi la biodiversité.
- La concurrence du marché : Le riz cambodgien doit faire face à la concurrence des grands pays producteurs comme la Thaïlande et le Vietnam.
Autour du riz : traditions et innovations
Dans les villages accompagnés par Enfants du Mékong, chaque grain de riz est précieux. Rien n’est perdu :
- Les brisures de riz sont transformées en farine pour préparer des gâteaux traditionnels.
- Les bogues de riz servent de combustible ou d’alimentation pour les animaux.
- Les grains de riz cassés sont parfois distillés pour produire de l’alcool de riz.
Enfants du Mékong : accompagner les familles rizicultrices
Dans les zones rurales du Cambodge, de nombreuses familles vivent exclusivement de la riziculture. Malgré leur travail acharné, elles ont souvent du mal à envoyer leurs enfants à l’école, faute de revenus suffisants.
Grâce au parrainage et aux programmes de développement, Enfants du Mékong soutient ces familles en offrant à leurs enfants un accès à l’éducation et à des formations. Nos actions permettent aux jeunes de se former et d’envisager un avenir meilleur, hors du cycle de la pauvreté.
Chaque grain de riz cultivé est une étape de plus vers un avenir plus serein. Soutenir un enfant, c’est aussi aider une famille à construire un futur durable.