Formosa : la colère continue de gronder
En avril 2016, des tonnes de palourdes mortes ont été retrouvées dans la province de Ha Tinh, au centre du pays, là où des cadavres de poissons avaient déjà commencé à s’échouer. Ces déchets s’étalaient sur près de 200 kilomètres de rivages, jusqu’au Sud de l’ancienne capitale impériale Hué et dans la partie philippine de l’archipel des Spratleys. Or, c’est justement dans la province de Ha Tinh, plus précisément dans la zone économique de Vun Ang, qu’est implantée l’aciérie taïwanaise Formosa, accusée d’être à l’origine d’une fuite de produits toxiques qui aurait provoqué le carnage.
« Ils ont entraîné de lourds dégâts pour l’industrie de la pêche locale, décrivait Mgr Nguyên Thai Hop, l’évêque de Vinh, en mai dernier. Pour les pêcheurs, la mer est la source naturelle de la vie : elle fournit la nourriture, l’argent pour envoyer les enfants à l’école, l’argent pour construire la maison… Désormais, ils ne vont plus en mer car les poissons sont morts et, si l’on a la chance d’en trouver, on ne peut pas les vendre car personne ne veut acheter le poisson de ce secteur. Cette situation est terrible. Beaucoup de bateaux sont laissés à l’abandon ; très nombreux sont les pêcheurs qui sont sans travail. Et ils ne savent pas comment assurer les besoins de leur famille. »
En mai 2017, l’Etat a demandé la suspension de la pêche au large de 4 provinces. Cette suspension durera jusqu’à ce que le ministère de la santé estime que les eaux sont à nouveau saines pour la pêche. Il a également demandé que les provinces procèdent à un dédommagement des pécheurs affectés. « Malheureusement, là aussi de nombreuses injustices commises dans l’attribution et la répartition des indemnisations ont été relevées, indiquent les Missions étrangères de Paris (MEP). »