Dans les carnets d’Alexandre Sattler

Nous sommes en 2014 et Alexandre largue définitivement les amarres pour devenir Voyageur-Photographe. Lors d’un périple en Asie à l’occasion duquel il traverse les montagnes du Nord Vietnam où vivent les Hmong, il croise le chemin de Duong, petite fille curieuse qui observe le photographe étranger dans l’encadrement de sa porte.

Une photo naît de cette rencontre qui quelques années plus tard devient la couverture d’un beau livre. Deux ans s’écoulent avant qu’Alexandre, de retour dans la région, ne retrouve Duong pour lui offrir son livre. « Ses yeux pétillaient de joie , s’émerveille le photographe frustré de ne pouvoir échanger davantage , nous n’avions pas de langue commune ».

En 2018, le hasard d’un reportage sur les plantations de thé le ramène sur la route du village de Duong, il retrouve à nouveau la petite fille à qui il apporte cette fois-ci des cartes postales, désireux là aussi de lui montrer le résultat d’un cliché d’elle pris il y a maintenant 4 ans. Curieux, Alexandre l’interroge : a-t-elle gardé le livre qu’il lui a offert la dernière fois ? La petite fille répond : « Mon papa l’a brûlé ! »

D’abord peiné, Alexandre regarde autour de lui et constate que l’intérieur de la maison de Duong est vide de toute possession matérielle. Seul sur le sol, repose le foyer où sont cuisinés tous les jours les repas familiaux.

«J’ai alors compris que nous n’attachions pas la même importance aux objets. Dans cette situation, un livre reste du papier propre à allumer le feu pour subsister, quand bien même c’est un bel objet avec la photo de sa fille dessus. C’est la force du voyage que de nous apprendre à faire un pas de côté pour prendre du recul sur nos propres croyances et réalités.»

C’est la force du voyage que de nous apprendre à faire un pas de côté pour prendre du recul sur nos propres croyances et réalités.